Procès du sabotage climatique et social, sont appelés à la barre : Bernard Perrut et Thomas Gassilloud
Le 8 juin, Charles de Lacombe sera jugé en appel pour avoir dénoncé le sabotage climatique et social d’Emmanuel Macron et du gouvernement en décrochant un portrait présidentiel. En cette période électorale, Alternatiba ANV Rhône appelle plutôt à la barre les 14 députés sortants du Rhône. D’ici au 8 juin, nous publierons deux “portraits” de députés sortants par jour. Leurs positionnements à l’assemblée sur les enjeux sociaux et environnementaux seront ainsi portés à l’attention du public [1]. Ce jour ce sont Bernard Perrut (LR) et Thomas Gassilloud (Agir Ensemble) qui sont appelés à la barre !
Bernard Perrut : Témoin Assisté
Alternatiba ANV Rhône invite le député sortant de la 9ème circonscription à éclaircir certaines de ses positions. Difficile d’évaluer les réelles motivations de ces votes contestataires au regard d’autres prises de positions. Sur les sujets, il est complexe d’évaluer les motivations réelles de ses votes. A noter que ce député en poste depuis 1997 après avoir repris la suite de son père s’est enfin décidé à favoriser un renouvellement démocratique.
Destruction des libertés individuelles
Sur cette question pas de doute M. Perrut est un adepte de la vision ultra sécuritaire développée pendant 5 ans par la majorité. Il a voté pour la loi sécurité globale et pour la loi “anti-casseur” qui d’après la LDH vise à empêcher l’exercice d’un droit essentiel en démocratie : celui de manifester publiquement. A noter une abstention sur la loi antiterrorisme de 2017, peut-être ne la trouvait-il pas assez liberticide ?
Caution donnée au sabotage social
M. Perrut a voté contre une proposition de mise en place d’un revenu étudiant durant la crise COVID. Le député sortant, fait parti des “courageux” abstentionnistes sur la ratification du CETA. Il faut noter tout de même qu’il a voté contre la réforme de l’assurance chômage.
Abstentionniste climatique
Le doute sur les motivations concernant les votes de M. Perrut, se situe particulièrement sur les enjeux climatiques. Il brille par son absence ou son abstention sur le classement de Parlementerre. Ex : abstention sur la loi Climat et Résilience, qui fait preuve d’une passivité étonnante face à cette loi climaticide . En revanche, son abstention sur le retour des néonicotinoïdes représente une complaisance avec la destruction du vivant.
Thomas Gassilloud : Mis en examen
Alternatiba ANV Rhône retient plusieurs chefs d’inculpation pour le député sortant de la 10ème circonscription. Ceux-ci seront mis en perspective avec le rapport “Résilience nationale” (1) écrit par le député. Ce rapport dresse un constat lucide sur la situation alarmante dans la quelle nous sommes, ce qui augmente de fait la culpabilité de l’accusé qui ne pourra plaider l’ignorance. Par contre Alternatiba ANV Rhône juge les préconisations de celui-ci beaucoup trop militaro-technologique. Ce tropisme du député occulte complètement un enjeu majeur de la résilience : l’adaptation (voir l’article de Bon Pote) !
Destruction des libertés individuelles
M. Gassilloud particulièrement mobilisé sur les sujets de “sécurité nationale” semble partager la vision ultra sécuritaire du gouvernement puisqu’il a voté non seulement pour la loi antiterroriste de 2017 mais aussi pour la loi sécurité globale.
Au sujet de l’immigration le député sortant écrit dans son rapport résilience nationale : “De 2008 à 2018, 265 millions de personnes se sont déplacées, soit en moyenne 25 millions par an – trois fois plus que des personnes forcées de quitter leur région en raison d’un conflit. Les catastrophes climatiques sont à l’origine 85 % de ces déplacements.”. Malgré ce constat, il a voté pour la loi asile immigration participant ainsi à l’irresponsabilité de l’état vis-à-vis de ces populations (voir La CIMADE et SAF) !
Sabotage social
M. Gassilloud, par son vote en faveur du projet de loi de finance de 2018, a cautionné la réduction des APL (voir précédente publication).
M. Gassilloud a également voté pour la réforme de l’assurance chômage ou encore contre la proposition d’expérimenter un revenu étudiant pour faire face à leur précarisation durant le COVID.
Sabotage climatique et destruction du vivant
Il est reproché à M. Gassilloud d’avoir voté pour la loi climat et résilience (qui a ruiné le travail de la convention citoyenne pour le climat), pour la loi ASAP (voir l’article de Reporterre). M. Gassilloud fait aussi partie des “courageux” abstentionnistes sur le retour du glyphosate.
Toujours dans le même rapport, au sujet des pollinisateurs, M.Gassilloud écrit : “Dans les Hautes- Alpes, 54 % de la valeur de la production agricole dépend de l’action des abeilles. Si leur population s’affaiblissait, il faudrait dépenser près de 3 milliards d’euros en France et 150 milliards d’euros à l’échelle mondiale pour procéder à la pollinisation artificielle.” Et donc en toute logique M. Gassilloud a voté pour le retour des néonicotinoïdes !
Enfin voici le constat du député sortant sur l’empreinte carbone de la France : “50 % de l’empreinte carbone nationale provient de l’importation de biens et services (56 % d’émissions supplémentaires dans l’empreinte carbone dans l’inventaire national en 2016). Ce facteur est à prendre en compte : entre 1995 et 2019, si les émissions intérieures ont diminué (- 25 %), les émissions dites importées ont considérablement augmenté. (+ 72 %)”. Écrire cela démontre que M. Gassilloud a bien en tête les ordres de grandeurs sur l’empreinte carbone de la France, Il a donc voté pour le CETA en sachant pertinemment que ce traité était climaticide !
[1] : Il est important de savoir que la très grande majorité des scrutins à l’assemblée sont réalisés à main levée sans aucune possibilité pour la société civile de connaître la position de leurs députés. Ce manque de transparence est lamentable et permet aux députés de ne pas être inquiétés même pour des prises de positions qui peuvent aller à l’encontre du bon sens. L’ensemble des portraits présentés dans le cadre de ce portfolio ne représente donc qu’une très faible facette du sabotage social et climatique qu’a pu effectuer le gouvernement et sa majorité pendant 5 ans.