L’Accord de Paris est en feu et Macron regarde ailleurs
Paris, le jeudi 10 décembre 2020 – Cinq ans après la signature de l’Accord de Paris, la France n’a pas tenu ses engagements : voici le message qu’entend faire passer Action Non-Violente COP21 (ANV-COP21) en déroulant un portrait géant du président Emmanuel Macron, souriant, tournant le dos à un monde en flammes et sombrant dans le chaos. Cette action a lieu aujourd’hui alors même que les 7 Décrocheur·ses de portrait présidentiel viennent d’être condamnés par la Cour d’appel de Paris à une amende de 500 euros avec sursis, s’inscrivant ainsi à contre-courant des quatre derniers jugements, favorables aux activistes et légitimant l’emploi de la désobéissance civile pour dénoncer l’inaction climatique du gouvernement.
À 13h aujourd’hui, 55 activistes d’Action Non-Violente COP21 ont déployé un portrait géant d’Emmanuel Macron, sur le Trocadéro. Haut de 10 mètres et large de 14 mètres, ce portrait détournant le portrait officiel du président de la République en le représentant dos à un incendie, a fait face à la tour Eiffel, symbole de Paris et de la COP21. Avec le message en anglais “Paris agreement in flames : Macron looks away” (“L’Accord de Paris est en feu et Macron regarde ailleurs”), les activistes entendent rappeler que malgré ses beaux discours, Emmanuel Macron n’est pas à la hauteur des engagements climatiques de la France. Cette action intervient deux jours avant le cinquième anniversaire de l’Accord de Paris.
“Les opérations de communication politique d’Emmanuel Macron ne suffisent pas à masquer son inaction face à l’urgence climatique. Les faits sont implacables : depuis son arrivée au pouvoir, la France prend chaque année un peu plus de retard et fonce tout droit vers le non-respect de ses objectifs climatiques.” déclare Cécile Marchand, porte-parole d’ANV-COP21 et décrocheuse de portrait présidentiel.
Incohérence soulignée par le Haut Conseil pour le climat et par les membres de la CCC
Alors qu’au niveau international, le président Emmanuel Macron vante son bilan, le non-respect des engagements pris à la COP21 et même l’incohérence des politiques publiques françaises ont été soulignés à maintes reprises par le Haut Conseil pour le climat. Plus récemment, le fossé s’est creusé avec les membres de la Convention Citoyenne pour le Climat alors que les mesures proposées sont détricotées par le gouvernement, contrairement à l’engagement d’Emmanuel Macron de les reprendre “sans filtre”.
“Il n’y a aucun courage politique chez Emmanuel Macron. Quel est son Plan B pour réduire d’au moins 40% les émissions de gaz à effet si les mesures de la Convention Citoyenne pour le climat sont détricotées et vidées de leur substance ?” exprime Isabelle Robichon, l’une des 150 citoyens tirés au sort.
Au moins 38 procès dans tout le pays
Avec 150 décrochages partout en France et les 38 procès des Décrocheur·ses qui s’ensuivent, le portrait présidentiel est devenu un symbole de l’inaction climatique de l’État français. La condamnation des Décrocheur·ses parisien·nes s’inscrit dans un contexte de relaxe dans les précédents procès à Auch, Strasbourg et Valence, ainsi que dans une mobilisation massive autour de la liberté d’expression et contre la Loi Sécurité Globale, largement scrutée par la presse internationale.
“Nous avons décidé de nous pourvoir en cassation contre cette décision de la Cour d’appel de Paris. Il est injuste que nous soyons condamnés pour ‘vol en réunion’ pour avoir décroché un portrait présidentiel, alors que c’est Emmanuel Macron qui nous condamne collectivement au chaos climatique de par son inaction.” déclare Pauline Boyer, porte-parole d’ANV-COP21 et décrocheuse de portrait présidentiel.
Depuis le premier en mai 2019, la vague de procès liée aux actions de décrochage de portrait présidentiel est loin d’être finie : d’autres procès auront lieu dans les prochains mois, à noter ceux du 17 décembre à Agen, 22 janvier 2021 à Bordeaux et 27 janvier 2021 à Lyon.
Toutes les dates et autres informations sur le site : decrochons-macron.fr/les-proces