[Tribune] Pour une piétonisation ambitieuse dans la Métropole
La Ville et la Métropole de Lyon ont d’ores et déjà voté un projet pour la Presqu’île. Vu l’urgence du dérèglement climatique dont les habitants du Grand Lyon vont de plus en plus souffrir et l’urgence sanitaire sur la qualité de l’air, les signataires de cette tribune saluent ces améliorations et apportent des demandes pour aller plus loin et plus vite.
En premier lieu, nous estimons que les aménagements en Presqu’Île doivent se placer dans un contexte plus global de diminution de la place de la voiture. Nous appelons la Métropole à se fixer un objectif clair : celui de la réduction de 70% de l’occupation de l’espace public par les voitures d’ici 5 ans. En effet, les politiques de piétonisation ne sauraient en aucun cas se cantonner à l’hypercentre de Lyon, et il est urgent qu’elles soient répliquées dans les autres cœurs de villes, d’arrondissements et de quartiers.
Dans cette même logique, il est indispensable de continuer à développer massivement les mobilités alternatives à la voiture et préserver la liberté de déplacement de chacun. Dès aujourd’hui, il s’agit de rendre les transports en commun davantage attractifs en densifiant le maillage sur tout le territoire métropolitain – et en priorité dans les quartiers périphériques – et accessibles, en élargissant le nombre de bénéficiaires à la gratuité des TCL. Ces politiques sont coûteuses mais nécessaires à une transition juste et efficace des mobilités et à l’abandon progressif du modèle de la voiture individuelle.
En Presqu’Île, la Zone à Trafic Limitée devra permettre de supprimer totalement le trafic de transit. Cette zone, qu’il serait avisé d’élargir depuis le boulevard de la Croix-Rousse jusqu’au Confluent d’ici la fin du mandat, devra absolument être opérante 24 heures sur 24 et 7 jours sur 7. De la même façon, il faudra strictement limiter son accès aux personnes qui en ont un besoin impérieux.
Les travaux en Presqu’Île ne sauraient être cosmétiques car ils présagent des aménagements futurs sur tout le territoire métropolitain. A ce titre, la Ville et la Métropole de Lyon doivent penser l’adaptation au dérèglement climatique à horizon 2050. Cela implique d’une part une politique de végétalisation massive y compris des façades d’immeubles pour lutter contre les îlots de chaleur urbains, de retour de la biodiversité en ville d’extension des zones piétonnisées de la place Carnot jusqu’au bas des pentes de la Croix-Rousse
Enfin, la transformation de la Presqu’Île et du reste de la ville doivent prendre en compte les enjeux de justice sociale. Nous demandons des mesures concrètes pour que l’attractivité de quartiers apaisés et agréables à vivre ne favorisent pas une fois de plus l’exclusion des plus pauvres en périphérie. ll est impératif de développer réellement le logement social et intermédiaire sur la Presqu’Île. La reproduction de ces aménagements dans les autres territoires empêchera quant à elle de creuser le fossé entre les habitants du centre-ville et ceux du reste de la Métropole.
Les efforts déjà consentis sont louables mais nous devons aller plus loin. Il faut accélérer sur les politiques de réduction de la place de la voiture, de développement des mobilités alternatives et de végétalisation de l’espace public. Toutes les communes doivent prendre leur part, pour une transition juste et efficace.
Signataires : Alternatiba Rhône, Les Amis de la Terre Lyon, Dernière Rénovation, Extinction Rebellion Lyon, France Nature Environnement Rhône, Notre Affaire à Tous Lyon, The Shifters Lyon, Greenpeace Lyon, Association Respire, La Ville à Vélo, Clean Cities Campaign, DARLY (Se Déplacer Autrement à Lyon), La Rue Est à Nous Lyon, Collectif des arpenteuses urbaines, Collectif PEPS’L (Prévention Environnement Professionnels de Santé de la région Lyonnaise), Environnement Santé Formation, Avenir Climatique, Arthropologia, Monplaisir Vert L’Avenir, la Maison de l’Ecologie.