L’ A45 abandonnée ! Victoire de la mobilisation citoyenne
17 octobre 2017
VICTOIRE : l’A45 abandonnée !
Cette victoire c’est la nôtre, celle de la mobilisation citoyenne.
Un immense bravo à tous les citoyen.ne.s, paysan.ne.s, naturalistes etc. qui ont permis ensemble de réveiller la lutte et d’emporter cette victoire.
Alternatiba Rhône s’est mobilisé au sein de la Coordination des Opposants à l’A45 depuis la création en septembre 2016.
Le communiqué de la Coordination des Opposants à l’A45 ainsi que des propositions alternatives pour un véritable Plan B sont à lire sur le site .
Une VICTOIRE citoyenne au nom de l’intérêt général !
Nous exigeons un véritable plan B, pas un simple rafistolage de l’existant.
Déclaration de la coordination des opposant.e.s à l’A45
Réunie ce mercredi 17 octobre, la coordination des opposants à l’A45 se félicite de l’abandon de ce projet d’autoroute, imaginé au siècle passé et vieux de plusieurs dizaines d’années : c’est une TRES GRANDE victoire, fruit d’une mobilisation citoyenne exemplaire qui a eu raison d’une autoroute inutile et destructrice. La mobilisation citoyenne paie : à l’été 2016, suite au vote des financements par les collectivités territoriales, les promoteurs de l’A45 étaient sûrs de leur coup ! Par leur détermination et leur capacité àréunir jusqu’à 10 000 personnes et 130 tracteurs les 1 et 2 juillet 2017 à Saint-Maurice sur Dargoire, les opposant.e.s ont montré que ce projet d’autoroute, qui n’aurait rien résolu, faisait face à une résistance déterminée sur le terrain.
La décision d’Élisabeth Borne s’explique par ce rapport de force institué sur le terrain : pour justifier sa décision, la Ministre évoque une « absence de consensus » et s’appuie sur le rapport Duron qui jugeait le projet de l’A45 « beaucoup trop controversé » et qui préconisait d’étudier les pistes alternatives. En affirmant qu’il n’est pas possible d’« ignorer le prélèvement de terres agricoles, l’impact environnemental, l’absence de débouché sur Lyon », Élisabeth Borne reprend certains des arguments que les opposant.e.s à l’A45 n’ont cessé de marteler depuis des années. Elle déboute ainsi les pro-A45 qui ont toujours préféré s’enfermer dans une impasse plutôt que travailler à une alternative compatible avec les grands défis d’aujourd’hui.
Née à l’automne 2016 pour donner une nouvelle impulsion à la mobilisation citoyenne, la coordination des opposants à l’A45, articulée autour des associations d’opposant.e.s historiques, d’un collectif de paysan.e.s et d’un collectif de naturalistes, renforcée par des habitant.e.s, des jeunes, des chercheurs et des citoyen.ne.s venus de différents horizons, tient à saluer et remercier l’engagement quotidien et déterminé de toutes celles et tous ceux qui ont contribué à faire reculer les bétonneurs et à préserver les terres agricoles, la biodiversité et les activités de nos territoires ! Ce n’était pas gagné. C’est fait.
Non à un rafistolage de l’existant sans ambition
La coordination des opposant.e.s s’étonne néanmoins que les discussions sur les « alternatives » à l’A45 se tiennent derrière portes closes, à l’abri des regards, que ce soit à la préfecture ou au ministère. Le rapport Duron ne préconisait-il pas « un débat public d’orientation multimodale à une échelle de territoire adaptée » avant toute nouvelle décision ? En se contentant d’évoquer l’élargissement du pont de Givors, la création de bandes d’arrêt d’urgence sur l’A47 et des travaux dans les gares, Élisabeth Borne propose de simples rafistolages de l’existant. Ce n’est pas à la hauteur des enjeux. La ministre des transports et les élus locaux doivent entendre que notre territoire mérite mieux que des décisions prises à la hâte, en catimini et sans stratégie de long terme.
Pour la coordination des opposant.e.s, les pouvoirs publics doivent arrêter de faire comme si la vallée du Gier n’était rien d’autre qu’un couloir autoroutier et ferroviaire entre Lyon et Saint-Étienne : c’est un territoire habité qui mérite des solutions pérennes et efficaces pour améliorer la vie de ses habitant.e.s. Alors que les experts du GIEC appellent les décideurs politiques à des décisions ambitieuses en matière de lutte contre les dérèglements climatiques, il est plus que temps d’arrêter de faire comme si la situation actuelle pourrait être durablement améliorée sans réduire les besoins de mobilité, améliorer la qualité des transports, rapprocher les lieux de travail des lieux d’habitation, relocaliser les lieux de production, développer la consommation de produits locaux, stopper l’extension des zones pavillonnaires et zones d’activités, installer de nouveaux paysans en mesure de fournir les populations en produits de qualité et respectueux de l’environnement, réduire les émissions de gaz polluants et protéger la biodiversité, etc.
Oui à un véritable débat sur le futur de nos territoires !
La coordination des opposant.e.s appelle donc les pouvoirs publics à organiser le vaste débat public qui permettrait à toutes celles et ceux qui, habitant, vivant et/ou travaillant sur les territoires concernés, de peser sur l’avenir de leurs territoires et sur les décisions qui les concernent. Ni la ministre, ni le préfet pas plus que les élus locaux, ne sauraient trancher, à l’abri des regards, un débat qui n’a pas eu lieu. La coordination des opposant.e.s à l’A45 entend y contribuer, à sa mesure, sur la base d’un questionnaire (disponible ici) listant plus d’une douzaine de pistes alternatives à partir desquelles un débat de qualité semble possible.
La coordination des opposant.e.s rappelle enfin que la page de l’A45 sera définitivement tournée lorsque le Déclaration d’Utilité Publique (DUP) arrivera à terme (juillet 2020) ou sera abrogée : écartée par la porte, l’A45 ne doit pas revenir par la fenêtre.
Chabanière, le 17 octobre 2018
Mobilisation des 1&2 juillet 2017