L’État veut des peines plus lourdes pour les “décrocheurs” de portrait présidentiel

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Les prévenus du procès de Bourg-en-Bresse – dessin de Karen Depoisier

L’État veut des peines plus lourdes pour les “décrocheurs” de portrait présidentiel

Bourg-en-Bresse, le 21 juin 2019 – Le parquet fait appel de la décision du tribunal de grande instance de Bourg-en-Bresse qui avait condamné les six citoyens membres du collectif Action non-violente COP21 de Villefranche-sur-Saône à une amende de 500 euros avec sursis pour cinq d’entre eux, et 250 euros pour le sixième. Le chef d’inculpation : vol en réunion avec ruse.

Le mouvement ANV-COP21 dénonce un acharnement de l’État et un déploiement de moyens disproportionnés contre des citoyens qui ont voulu dénoncer l’inaction du gouvernement en matière climatique et sociale. Suite au délibéré du premier procès #DécrochonsMacron [1], l’État choisit de continuer les poursuites contre des activistes climat et fait appel par la voix du procureur de la République de l’ensemble du jugement rendu le 12 juin dernier par le tribunal correctionnel de Bourg-en-Bresse. Le tribunal avait condamné les six activistes climat d’ANV-COP21 Villefranche-Beaujolais-Saône pour “vol en réunion avec ruse” à des amendes de 500 euros avec sursis pour cinq d’entre eux et de 250 euros fermes pour le sixième. Par ailleurs, le tribunal avait décidé de les relaxer pour le refus de prélèvement ADN.

« Nous avons déjà été condamnés en première instance, mais l’État ne s’en satisfait apparemment pas et semble espérer des peines plus lourdes » , déclare Anne-Sophie Trujillo Gauchez , une des six personnes condamnées.

« Il déploie des moyens déraisonnables pour nous traquer et nous poursuivre en justice, au lieu de les mettre dans des mesures politiques ambitieuses qui nous rapprocheraient des objectifs climatiques pris par la France dans l’Accord de Paris. Nous alertons sur le fossé entre les déclarations du gouvernement et son action réelle. Rappelons que la France a émis en 2018, 6,7% d’émissions de gaz à effet de serre en trop par rapport à ses engagements. L’annonce cette semaine de l’arrêt du train de marchandises entre Rungis et le sud de la France en est un exemple, cela aura des conséquences concrètes sur les émissions de gaz à effet de serre. »

« Encombrer la cour d’appel de Lyon, où se tiendra l’audience, n’est pas une réponse à l’urgence climatique », indique Rémi Donaint, porte-parole d’ANV-COP21. « Lors du procès, le procureur de la République accusait les “décrocheurs” d’instrumentaliser le tribunal en voulant enchaîner les recours en justice. Pourtant aujourd’hui c’est lui, et donc l’État, qui s’acharne contre des citoyens non-violents qui mènent des actions symboliques. Mais cette menace judiciaire nous inquiète moins que le chaos climatique et social promis par l’action du gouvernement. Nous sommes déterminés à poursuivre les décrochages de portraits présidentiels, comme cette semaine près de Rennes, Strasbourg, Marseille et Lyon, afin d’atteindre les 125 réquisitions d’ici au G7 qui aura lieu fin août à Biarritz [2] . »

[1] Communiqué sur le délibéré :
https://anv-cop21.org/500-euros-damende-sursis-decroche-portrait-president-macron/
[2] Voir l’appel et les détails de la campagnes sur le site http://decrochons-macron.fr/

Contacts presse:
Anne-Sophie Trujillo Gauchez
ANV-COP21 Villefranche Beaujolais Saône

Rémi Donaint
Porte-parole ANV-COP21